Bill Ackman met en garde contre un "hiver nucléaire économique" et appelle à une suspension de 90 jours des tarifs douaniers. Ackman, l'un des plus fervents défenseurs du président Donald Trump parmi les principaux gestionnaires de fonds spéculatifs, a publié un message sur X dimanche, appelant à une "suspension de 90 jours" de certains des tarifs douaniers annoncés par la Maison Blanche la semaine dernière. En imposant des tarifs douaniers disproportionnés aux alliés comme aux ennemis des États-Unis, Donald Trump risque un "hiver nucléaire économique" et érode la confiance mondiale dans les États-Unis en tant que partenaire commercial, en tant que lieu où faire des affaires et en tant que destination attrayante pour les capitaux d'investissement, explique Bill Ackman.

La Bourse suisse a opéré vendredi soir ses derniers échanges dans le rouge, les investisseurs craignant après la riposte de la Chine une escalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump. De l'autre côté de l'Atlantique, le marché de l'emploi reste robuste, mais la situation risque de se détériorer rapidement avec les nouveaux tarifs douaniers. Le SMI a terminé la séance en chute de 5,14% à 11'648,83 points, avec plus haut à 12'189,64 points et un plus bas à 11'531,79 points. Le SLI a perdu 5,08% à 1866,22 points et le SPI a reculé de 5,22% à 15'508,19 points. L'ensemble des 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge vif. Aucun blue chip n'a tiré son épingle du jeu vendredi, y compris Givaudan (-0,8%) qui avait effectué une percée dans le vert dans l'après-midi. Les trois poids lourds de la cote Nestlé (-3,6%), Novartis (-5,4%) et Roche (-6,0%) n'ont pas réussi à inverser la tendance. Goldman Sachs a abaissé l'objectif de cours de Roche à 259 francs, contre 274 francs précédemment. Sandoz (-7,1%), Swiss Re (-7,5%) et Partners Group (-7,7%) ont échoué dans le fond du classement. Julius Bär (-8,1%) a fini lanterne rouge.

Europe
Les Bourses européennes ont connu une nouvelle séance noire vendredi alors que la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump continue de déstabiliser les relations économiques et politiques mondiales. L'indice Stoxx Europe 600 a perdu 5,1% à 496,3 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont dévissé de 4,3% et 4,4%, respectivement. Le DAX 40 a lâché 4,7% à Francfort, tandis que le FTSE 100 a cédé 4,9% à Londres. En deux séances, les actions européennes ont effacé l'intégralité de leurs gains depuis le début de l'année. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a abandonné 8,1%. BANQUES: les valeurs bancaires ont été lourdement sanctionnées, les investisseurs s'inquiétant de l'impact de la baisse des taux et d'une potentielle récession mondiale sur les bénéfices des établissements financiers. Société Générale a chuté de 10,5%, l'action de BNP Paribas de 6,8%. A Londres, HSBC et Standard Chartered, très présentes en Asie, ont cédé respectivement 6,5% et 5%. L'italien UniCredit a dévissé de 9,6% et l'allemand Deutsche Bank a plongé de 9,8%. SCOR (-10,4%): le réassureur a indiqué vendredi avoir été mis en examen en tant que personne morale dans le cadre d'une information judiciaire en France, tout en réfutant "vigoureusement la moindre responsabilité en lien avec cette affaire".

États-Unis
La Bourse de New York a subi de fortes baisses vendredi après l'annonce d'une riposte de Pékin aux droits de douane américains, qui laisse craindre un durcissement de la guerre commerciale et un fort ralentissement de la croissance mondiale. L'indice Dow Jones (DJIA) a plongé de 2.231 points en une séance et se situe désormais en situation de correction, tandis que le Nasdaq est entré en "bear market" après avoir perdu plus de 20% par rapport à son dernier point haut. Le S&P 500 signe quant à lui sa plus forte baisse hebdomadaire depuis 2020. Le Dow Jones a chuté de 5,5% vendredi, à 38.314,86 points, et le S&P 500 a dévissé de 6%, à 5.074,08 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a abandonné 5,8%, à 15.587,79 points. Depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump le 17 janvier, la valeur des entreprises américaines cotées en Bourse s'est effondrée de 11.000 milliards de dollars. Sur les seules séances de jeudi et vendredi, la baisse de valorisation est de 6.600 milliards de dollars, selon Dow Jones Market Data. APPLE (-9,3%), AMAZON (-9%) et META PLATFORMS (-9%) ont dévissé après l'annonce par le président américain, Donald Trump, de nouveaux droits de douane très élevés pour de grands partenaires commerciaux des Etats-Unis comme la Chine (34%) et Taiwan (32%). Apple, notamment, est très dépendant de la Chine pour la production de ses iPhone. Les valeurs technologiques vont se trouver sous forte pression "en raison des inquiétudes concernant un effondrement de la demande, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et, en particulier, l'aspect sino-taiwanais des tarifs douaniers", indique Dan Ives, analyste de Wedbush. La crainte d'une taxation des services numériques en Europe pour riposter à Donald Trump pourrait également peser. JPMORGAN (-7%), CITIGROUP (-12%), BANK OF AMERICA (-7%), GOLDMAN SACHS (-9,3%): les grandes banques chutent alors que la perspective d'un ralentissement de l'économie américaine sous le poids des droits de douane pourrait miner leurs activités de crédit et leurs bénéfices et mettre en péril leurs emprunteurs.

Asie
En Asie, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo reculait de 5,9% lundi en fin de séance. L'indice Shanghai Composite reculait de 6,6%, tandis que le Hang Seng à la Bourse de Hong Kong dévissait de 10,8%. Les places asiatiques réagissent à la riposte de la Chine aux mesures douanières américaines. Le pays a annoncé dans la journée de vendredi qu'il imposerait une taxe de 34% à tous les biens en provenance des Etats-Unis à partir du 10 avril, en représailles aux droits de douane contre Pékin du même montant annoncés par Donald Trump mercredi. La Chine a également indiqué qu'elle mettrait en place des contrôles à l'exportation pour certaines terres rares et qu'elle avait déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Obligations
Vers 7h40, le taux de l'obligation du Trésor américain à dix ans perdait 8 points de base, à 3,93%. Celui du titre à deux ans chutait de 13,4 points de base, à 3,53%.

Analyse
UBS baisse Orior à 18,50 (21) CHF – Sell
UBS relève Implenia à CHF 47 (41) – Buy
JP Morgan baisse DWS à 51,90 (54) EUR – Overweight

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