Par Ludovica SCOTTO DI PERTA
Publié le Fri 07/02/2025 - 00:00
Le titre d'Amazon.com a chuté jeudi après que la société a prévu des ventes et un résultat d'exploitation inférieurs aux attentes et a déclaré qu'elle prévoyait d'allouer un montant record aux dépenses d'investissement cette année pour construire une infrastructure d'intelligence artificielle. Amazon est la dernière grande entreprise technologique à dévoiler d'importants projets de dépenses pour l'IA, alors même que certains investisseurs commencent à se demander si la frénésie de dépenses est prudente. « Pratiquement toutes les applications que nous connaissons aujourd'hui vont être réinventées avec l'IA à l'intérieur », a déclaré jeudi le PDG d'Amazon, Andy Jassy, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Amazon prévoit un chiffre d'affaires net pour le premier trimestre compris entre 151 milliards et 155,5 milliards de dollars, ainsi qu'un résultat d'exploitation compris entre 14 milliards et 18 milliards de dollars. La limite supérieure de chaque prévision était inférieure aux attentes de Wall Street. Le chiffre d'affaires net de la société au dernier trimestre a augmenté de 10% par rapport à l'année précédente pour atteindre 187,79 milliards de dollars, conformément aux attentes des analystes. Le bénéfice net a augmenté de 88% pour atteindre 20 milliards de dollars, un chiffre supérieur aux prévisions.
La tendance à la hausse de mercredi sur le marché suisse des actions s'est poursuivie jeudi à un rythme ralenti. Le SMI a gagné 0,4 pour cent à 12.624 points. Parmi les 20 valeurs du SMI, 12 gagnantes et 7 perdantes se sont affrontées, Lonza a clôturé sans changement. 18,51 millions d'actions ont été échangées (mercredi : 22,39). Si le SMI n'a que modérément progressé malgré les gains parfois importants d'Holcim (+3,7%), d'UBS (+3,6% à 30,16 francs) ou de Sika (+2,7%), c'est grâce aux actions pharmaceutiques Roche (-1,2%) et Novartis (-0,9%), fortement pondérées, qui se sont classées tout en bas. Sonova (-0,8%), une autre valeur défensive, a enregistré des pertes. Chez UBS, un objectif de cours relevé à 44,50 francs par Goldman Sachs a suscité des achats, après la forte chute du cours mardi en réaction aux résultats commerciaux. Holcim était recherché en Europe, à l'instar d'autres valeurs du secteur, sur fond de fantasme de reconstruction en Ukraine. Selon les traders, les plans de cessez-le-feu des Etats-Unis pour la guerre en Russie constituaient la toile de fond.
Europe
Les Bourses européennes ont clôturé en hausse jeudi, alors que les investisseurs ont disséqué une nouvelle salve de résultats d'entreprises et que la France a définitivement adopté un budget pour 2025. L'indice Stoxx Europe 600 a pris 1,2%, à 544,84 points. A Paris, le CAC 40 s'adjuge 1,5% et le SBF 120 gagne 1,4%. Le DAX 40 a progressé de 1,5% à Francfort, tandis que le FTSE 100 s'est adjugé 1,2% à Londres. Point notable, le CAC 40 a repassé la barre des 8.000 points en séance et en clôture pour la première fois depuis le 7 juin dernier, selon les données de FactSet. Soit avant que le président de la République Emmanuel Macron n'annonce le 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale. ARCELORMITTAL (+13,3%): le groupe sidérurgique a annoncé jeudi qu'il verserait un dividende en hausse au titre de 2024, après des résultats globalement mitigés sur l'ensemble de l'exercice écoulé, dont un ralentissement séquentiel de l'activité au quatrième trimestre. PERNOD RICARD (+3,2%): le groupe de vins et spiritueux a abaissé jeudi sa prévision de croissance du chiffre d'affaires pour 2024-2025 et pour le moyen terme à horizon 2028-2029. Pernod Ricard anticipe à présent une baisse organique "faible à un chiffre" de son chiffre d'affaires en 2024-2025, alors qu'il visait auparavant un retour à la croissance organique. SOCIETE GENERALE (+13,2%): la banque a publié jeudi des résultats globalement supérieurs à ses attentes et à celles des analystes au titre du quatrième trimestre de 2024. Au quatrième trimestre de 2024, le produit net bancaire de Société Générale, l'équivalent de son chiffre d'affaires, s'est notamment inscrit en hausse de 11% sur un an, à 6,6 milliards d'euros pour ressortir légèrement au-dessus du consensus d'analystes compilé par la banque qui tablait sur 6,4 milliards d'euros.
États-Unis
La Bourse de New York a clôturé majoritairement en hausse jeudi, tout en réservant un mauvais accueil à plusieurs annonces d'entreprises, dont les résultats trimestriels de Ford (-7,5%) et de Qualcomm (-3,7%). Freiné par Honeywell (-5,6%) après l'annonce de son projet de scission, l'indice Dow Jones (DJIA) a abandonné 0,3%, à 44.747,63 points. L"indice élargi S&P 500 a en revanche progressé de 0,4%, à 6.083,57 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a terminé en hausse de 0,5%, à 19.791,99 points, avant la publication des résultats d'Amazon. L'augmentation des inscriptions au chômage outre-Atlantique la semaine dernière a soutenu la tendance, alors qu'un ralentissement du marché de l'emploi est vu comme compatible avec une politique plus accommodante de la part de la Réserve fédérale (Fed). Les premières demandes d'allocations chômage se sont élevées à 219.000 la semaine dernière aux Etats-Unis, contre 208.000 la semaine précédente et un consensus des économistes interrogés par le Wall Street Journal de 214.000. Jeudi, ADP et Moody's avaient de leur côté fait part de créations d'emplois plus soutenues que prévu le mois dernier dans le secteur privé américain. Après ces indicateurs, les investisseurs se tourneront vendredi vers les statistiques mensuelles sur l'emploi du département du Travail. FORD (-7,5%): le constructeur automobile anticipe cette année un bénéfice opérationnel ajusté compris entre 7 milliards et 8,5 milliards de dollars, ce qui s'avère inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 9,3 milliards de dollars.
Asie
En Asie, le Shanghai Composite gagnait 0,4% en fin de séance vers 7h25, le Hang Seng avançait aussi de 0,4% à la Bourse de Hong Kong. Le Nikkei 225 a clôturé en baisse de 0,7% à la Bourse de Tokyo.
Obligations
Bien que les risques mondiaux et nationaux rendent les obligations d'Etat britanniques, ou gilts, moins attrayantes à court terme, elles semblent attrayantes à long terme, estime Vivek Paul de BlackRock. La Banque d'Angleterre est susceptible de baisser ses taux d'intérêt lors des prochaines réunions, ce qui rend "les rendements actuels globalement raisonnables par rapport à ce que nous pensons qu'ils seront dans cinq ans", souligne Vivek Paul. Le rapport de l'Office for Budget Responsibility sur les finances du Royaume-Uni est attendu le 26 mars, et la réaction du gouvernement à ce rapport est susceptible d'influencer les mouvements du marché des gilts, a par ailleurs précisé Vivek Paul. Vers 7h25, le taux de l'obligation du Trésor américain à dix ans était relativement stable, à 4,45%. Celui du titre à deux ans grappillait 1 point de base, à 4,23%.
Analyse
Julius Baer abaisse l'objectif de Swatch à 165 (180) CHF – Hold
UBS augmente l'objectif d'Agricole à 16,80 (15,50) EUR – Buy
UBS abaisse l'objectif de Siltronic à 43 (66) EUR – Neutral
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