Après le rachat de Credit Suisse par UBS, des détenteurs d'obligations AT1 intentent une action en justice contre la Confédération. Ils ont déposé plainte auprès d'un tribunal de New York, a-t-on appris jeudi dans un communiqué. Les plaignants contestent l'ordonnance du 19 mars 2023 de l'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers Finma relative au sauvetage d'urgence de Credit Suisse par UBS. Celle-ci stipule que les obligations AT1 émises par Credit Suisse soient réduites à zéro. "Avec cette ordonnance, la Suisse a porté atteinte illégalement aux droits de propriété des plaignants", écrit le cabinet d'avocats Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan LLP dans le communiqué. Pour les avocats, la Suisse a agi dans ce cadre-là comme une banque d'investissement et s'est éloignée de son rôle de régulateur des marchés financiers. "La Confédération a négocié la vente d'une banque en difficulté et a choisi la seule grande banque suisse restante (UBS) pour reprendre Credit Suisse. La Suisse a ignoré les autres acheteurs potentiels", expliquent-ils. En outre, et afin de rendre le rachat aussi attractif que possible pour UBS, la Suisse a effacé les obligations AT1 de Credit Suisse, d'une valeur d'environ 17,3 milliards de dollars. "Cela était inutile et violait les droits des plaignants. La perte totale des investissements qui en résulte autorise les plaignants, sur la base du droit américain, à réclamer à la Suisse la valeur nominale des obligations AT1 à titre de dommages et intérêts", conclut le cabinet d'avocats.

Jeudi, le SMI a progressé de 0,8 pour cent à 12.241 points. 18,45 millions d'actions ont été échangées (mercredi : 16,59). La valeur la plus faible du SMI était Partners Group. L'action du gestionnaire de placements sur les marchés privés a perdu 1,9 pour cent, pénalisée par un abaissement de la note de « neutre » à « achat » par UBS. Dans toute l'Europe, les actions bancaires étaient bien orientées sur le marché, à Zurich, UBS a gagné 1,5 pour cent, seulement dépassée par Logitech (+2,0%) et Richemont (+1,6%). Comme la BCE a signalé un changement de taux plutôt lent, le niveau des taux d'intérêt ne devrait baisser que progressivement, ce qui est favorable aux marges dans les opérations de crédit des banques. Julius Baer était sous pression, le titre a perdu 5,3 %. En revanche, EFG International a progressé de 5,5 pour cent. En toile de fond, des spéculations de rachat. Le site web « Inside Paradeplatz » a fait état de rumeurs selon lesquelles une acquisition de la banque privée par Julius Baer d'une valeur de 4,5 milliards de francs serait annoncée vendredi après la clôture de la bourse. Les deux entreprises ont refusé de faire des commentaires à ce sujet.

Europe
Les Bourses européennes ont clôturé en hausse jeudi après que la Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux directeurs pour la première fois en près de cinq ans, tout en tempérant les attentes d'un assouplissement rapide de sa politique monétaire. L'indice Stoxx Europe 600 a gagné 0,7%, à 524,7 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 se sont appréciés de 0,4% chacun. Le DAX 40 a pris 0,4% à Francfort et le FTSE 100 s'est adjugé 0,5% à Londres. La Banque centrale européenne (BCE) a réduit jeudi ses taux directeurs d'un quart de point. Cette décision avait été largement anticipée par les marchés. Euroapi a progressé de 3,8%. Le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques (API) a annoncé jeudi faire partie des 13 entreprises sélectionnées par la Commission européenne pour se partager jusqu'à 1 milliard d'euros de financement public. Rémy Cointreau a cédé 0,1%. Les résultats du groupe de spiritueux ont moins reculé que prévu lors de l'exercice 2023-2024. Sur la période, son résultat opérationnel courant (ROC) s'est établi à 304,4 millions d'euros, en baisse organique de 27,8% par rapport à 2022-2023, et faisant ressortir une marge de 25,5%, alors que les analystes attendaient un ROC de 299,8 millions d'euros et une marge de 25,1%. L'équipementier aéronautique Safran (-0,5%) a annoncé jeudi que le gouvernement italien autorisait le rachat par le motoriste et équipementier aéronautique français de Microtecnica, une société regroupant les actifs du groupe américain Collins Aerospace en Italie.

États-Unis
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi. Le segment technologique a marqué une pause après ses récents records, alors que les investisseurs sont restés sur la réserve à la veille du rapport sur l'emploi américain. L'indice Dow Jones (DJIA) a gagné 0,2%, à 38.886,17 points, et l'indice élargi S&P 500 a fini quasiment stable à 5.352,96 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a perdu 0,1% à 17.173,12 points. GameStop (+48%) et les autres "meme stocks" ont de nouveau bondi en prévision d'une nouvelle émission en direct vendredi sur la chaîne YouTube Roaring Kitty, qui avait fortement contribué à leur envolée il y a trois ans. Le fabricant de processeurs Nvidia (-1,2%) s'est stabilisé après avoir gagné 5,2% mercredi et franchi la barre des 3.000 milliards de dollars de capitalisation. Le distributeur à bas coûts Big Lots a chuté de 18% après avoir fait part d'une perte importante que prévu au premier trimestre, alors que ses clients réduisent leurs achats en dépit des promotions dans un contexte économique plus difficile. Le constructeur automobile chinois Nio (-6,8% pour l'ADR à New York) a creusé sa perte au premier trimestre après un recul de 7,2% de son chiffre d'affaires en raison d'une demande et de prix de vente en baisse pour ses véhicules électriques. La Réserve fédérale (Fed) a annoncé jeudi qu'elle publierait les résultats des tests de résistance des banques américaines le 26 juin prochain. L'examen, qui porte sur la capacité des banques à rester solvables dans divers scénarios économiques et financiers et notamment en cas de sévère récession, concernera 32 établissements disposant de plus de 100 milliards de dollars d'actifs, tels que les géants JPMorgan (-0,2%), Citigroup (-0,7%), et Bank of America.

Asie
En Asie, les principaux indices boursiers affichent une performance contrastée vendredi. Les investisseurs devraient toutefois faire preuve de retenue en raison de la fermeture des bourses chinoises et hongkongaises lundi pour la fête des bateaux-dragons. En Australie aussi, les échanges sont suspendus au début de la semaine en raison de la fête du Roi. A Tokyo, l'indice Nikkei recule légèrement de 0,2 pour cent. A la bourse de Hong Kong, l'indice Hang-Seng perd 0,4 pour cent. En Chine continentale, le Shanghai Composite cède 0,2 pour cent. En Corée du Sud, le Kospi progresse nettement de 1,0 pour cent. L'action du poids lourd de l'indice, Samsung Electronics, est en baisse de 0,1 pour cent. A Sydney, le S&P/ASX 200 augmente légèrement de 0,2 pour cent. Au cours de la semaine, des données plus faibles que prévu concernant la croissance économique ont atténué les craintes d'un resserrement de la politique monétaire en Australie.

Obligations
Sur le marché obligataire américain, le taux de l'emprunt du Trésor américain à dix ans a piétiné jeudi, autour de 4,29%. Le taux du titre à deux ans est également resté stable, à 4,73%. Les investisseurs seront attentifs vendredi à tout nouveau signe de ralentissement de l'emploi et des salaires dans le cadre du rapport qui sera publié par le Département du Travail.

Analyse
Objectif de cours Burckhardt : Kepler Cheuvreux augmente à 700 (675) CHF - Buy
Rating Partners Group : UBS abaisse à Neutral (Buy) - objectif 1250 (1263) CHF
Objectif de cours Tecan : UBS abaisse à 412 (420) CHF – Buy

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